le résumé

Grâce aux médicaments antirétroviraux (ARV), le VIH est aujourd’hui considéré comme une maladie chronique avec laquelle on peut vivre normalement, avec la même espérance de vie que les personnes séronégatives, à condition de suivre le traitement correctement et le plus tôt possible après un diagnostic. Ce traitement (les ARV) réduit la charge viralequi se trouve dans l’organisme, empêchant le virus de s’attaquer au système immunitaire, et peut même restaurer en partie ce qui a été affecté. Plus simplement, les ARV sauvent la vie de ceux et celles qui vivent avec le VIH, et leur assurent une qualité de vie quasi normale.  

Cependant, la prise de ces médicaments peut entraîner certains effets indésirables à court ou à long terme, plus ou moins prononcés selon les personnes. 

les détails

Les résultats de nombreux essais cliniques ont amené l’Organisation mondiale de la santé à déclarer récemment que « Toute personne infectée par le VIH devrait commencer le traitement antirétroviral le plus tôt possible après le diagnostic ». On sait maintenant que le traitement précoce a pour effet de mieux protéger le système immunitaire et donc de maintenir les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en bonne santé, de prolonger leur vie, et de réduire les risques de transmission du virus, d’où cette récente recommandation. 

Effets désirables des ARV

Le premier effet désirable est d’empêcher le virus de se reproduire, et incidemment de réduire la charge virale chez les PVVIH. Ainsi, le virus ne s’attaque plus aux CD4, ces cellules du système immunitaire par lesquelles le VIH se propage, qui sont en quelque sorte les « chefs d’orchestre » du système immunitaire. Avant l’arrivée des ARV, c’était justement cet affaiblissement du système immunitaire qui faisait en sorte que les personnes séropositives, privées de leur protection immunitaire, développaient des maladies dites « opportunistes », différentes formes de cancers ou une pneumonie, par exemple. On disait alors que ces personnes étaient « malades du sida», une conséquence que les PVVIH connaissent rarement aujourd’hui, dans les pays où les ARV sont disponibles et accessibles. 

Aussi, le traitement, surtout précoce, permet d’atteindre une charge virale dite «indétectable» — le virus ne disparaît pas complètement de l’organisme, mais y demeure à des seuils très bas, ce qui réduit considérablement le risque de transmission.

Les effets désirables du traitement — qui compte parmi les percées les plus importantes en recherche médicale des vingt dernières années — sont majeurs, et dépassent largement les inconvénients qui peuvent y être associés.

Effets secondaires indésirables

Comme c’est le cas pour tous les médicaments, les ARV peuvent provoquer des effets secondaires indésirables. Chaque personne réagit différemment à la prise d’un nouveau médicament, et il en est de même pour les traitements anti-VIH. 

En début de traitement, les bienfaits des ARV peuvent passer inaperçus chez certains, car les symptômes du VIH n’avaient pas eu le temps d’être ressentis, ou ne le sont plus. Certaines personnes qui expérimentent des effets secondaires indésirables en début de traitement peuvent « se sentir plus malades » qu’avant et être tentées de cesser le traitement.

Seuls les résultats des tests de charge virage et de CD4 pourront confirmer que le traitement fonctionne. L’arrêt de traitement entraîne automatiquement une augmentation de la charge virale, met en danger la santé de la PVVIH et décuple le risque de transmission.

Effets indésirables à court terme

Ils se produisent en tout début de traitement, et disparaissent la plupart du temps après quelques semaines. Les plus courants sont la fatigue, la diarrhée, la nausée et les maux de tête. Il arrive parfois qu’il se produise des vomissements, des troubles du sommeil, de l’humeur ou sexuels, ou des éruptions cutanées. Certains médicaments peuvent être prescrits ou suggérés pour réduire ces effets secondaires à court terme.

Effets indésirables à long terme

Il est impératif pour les PVVIH de se faire suivre régulièrement par leur médecin — même si tout va bien — afin que celui-ci puisse procéder aux examens qui s’imposent. Les effets indésirables associés à la prise de ces médicaments ne sont pas les mêmes pour tous, et peuvent être plus sérieux pour certaines personnes.

Parmi les effets indésirables à long terme, on retrouve ceux qui sont liés à la toxicité à long terme des ARV (troubles rénaux, lipodystrophie, changements métaboliques, prise de poids, troubles hépatiques). Fort heureusement, les équipes médicales disposent aujourd’hui de plusieurs formules d’ARV qui permettent d’élaborer des traitements « sur mesure », dont l’un des buts peut être de réduire ces niveaux de toxicité à long terme chez les personnes concernées. 

les conseils du pharmacien

Si vous ressentez des effets secondaires indésirables ou même un simple inconfort en début de traitement antirétroviral, il ne faut pas hésiter à en parler à votre pharmacien, surtout si votre qualité de vie en souffre. Il saura vous donner des conseils pour vous aider à mieux tolérer le traitement. Il pourra aussi vous suggérer de consulter votre médecin, selon la nature et la durée des effets indésirables que vous expérimentez, pour éventuellement changer la formule d’ARV de votre traitement. 

Chaque année, de nouvelles molécules ou combinaisons de molécules sont mises au point, en vue d’améliorer la tolérance des ARV chez les PVVIH, en réduisant au maximum les effets indésirables associés aux traitements, tout en maintenant ou en augmentant leur efficacité. 

Ce qu’il faut retenir, ce sont les avantages, les « effets désirables » d’entreprendre un traitement le plus tôt possible après un diagnostic de séropositivité. Un traitement précoce aura des répercussions bénéfiques sur la santé des PVVIH à court, à moyen et à long terme.

liens utiles

Un guide pratique du traitement antirétroviral
Catie

La thérapie antirétrovirale pour les adultes infectés par le VIH
MSSS du Québec

Vivre avec le VIH
Clinique médicale l’Actuel

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