le résumé
Le saviez-vous? Né en 1575, il s’appelait Louis Hébert. Apothicaire de métier, il habitait dans Saint-Germain-des-Prés, à Paris, qui était alors un village de banlieue, et travaillait à l’apothicairerie « Le Mortier d’or », sur l’île de la Cité près du Louvre. Son père avait exercé le même métier avant lui, à la cour de Catherine de Médicis.
Certains le surnomment « l’Abraham » de la Nouvelle-France, car il est le premier colon à s’y installer avec sa famille. Nommé procureur du roi par Samuel de Champlain (avec qui il jardinait amicalement, raconte-t-on), il était très aimé de ses compatriotes français, à qui il prodiguait des soins. Il a su aussi gagner la confiance des Indiens, à qui il accordait un immense respect.
les détails
Rêvant de liberté et attiré par le Nouveau-Monde, Louis Hébert s’embarque avec Samuel de Champlain une première fois vers 1606, se faisant rapidement connaître comme guérisseur et fin connaisseur de l’agriculture. Fait prisonnier par les Anglais en 1610 au terme d’un second voyage en Amérique, il est renvoyé en France. Tenace, il revient s’établir définitivement en Nouvelle-France, en compagnie de sa femme et de leurs trois enfants. Il touche terre le 14 juin 1617, à Tadoussac, avant de se rendre à Québec. Au fil des ans, il sera simultanément apothicaire, « espicier » (vendeur d’épices), défricheur, cultivateur et brasseur.
Il faut dire que le rôle de l’apothicaire à l’époque est bien différent de celui du pharmacien d’aujourd’hui. Au temps de Louis Hébert, celui-ci conservait et vendait les médicaments prescrits par le médecin, mais il devait en outre en fabriquer, en général à partir de plantes et d’épices. De plus, les apothicaires étaient appelés à dispenser des soins de santé et pour survivre, étaient souvent contraints de pratiquer plusieurs métiers.
Décédé en 1927 suite à une mauvaise chute sur la glace, sa famille a continué par la suite à exploiter la ferme. Sa femme, Marie Rollet, est considérée comme la première entrepreneure du Québec, en tant qu’administratrice de l’entreprise familiale, incluant la boutique d’apothicaire. Peut-être une comparaison à faire avec Alphonse et Dorimène Desjardins?
De l’apothicaire au pharmacien
Les apothicaires ont pris le nom de « pharmaciens » en 1777, par décret de Louis XVI. Cela marque le moment où ils ont obtenu, après une dure bataille avec les médecins, les chirurgiens et les espiciers, l’exclusivité de la préparation des médicaments.
Le prix Louis-Hébert, pour souligner l’excellence des soins pharmaceutiques
Pas étonnant que l’Ordre des pharmaciens accorde, chaque année, le prix Louis-Hébert, en reconnaissance aux pharmaciens exceptionnels qui se distinguent. Ce prix reconnaît l’engagement soutenu d’un membre actuel ou antérieur de l’Ordre des pharmaciens du Québec, envers la profession, le développement des soins pharmaceutiques, son rayonnement à l’intérieur et à l’extérieur de son milieu d’exercice et son sens de l’éthique élevé. Les lauréats du Prix Louis-Hébert sont des modèles de référence pour la profession.
le clin d’œil du pharmacien
Louis Hébert possédait un esprit scientifique, sociocommunautaire, et visionnaire !
Ses connaissances en botanique lui ont permis de tenter de nombreuses expériences dans le domaine de l’agriculture. Il a été le premier, avec Champlain, à cultiver ses terres et à faire pousser du blé et des légumes à Québec. Il a fait l’élevage de bovins, cultivé des champs de céréales, établi des jardins potagers et planté un verger de pommiers importés de Normandie. Il pratiquait déjà ce que l’on nomme aujourd’hui l’autonomie alimentaire pour sa famille, et ses voisins.
Son talent d’apothicaire et sa vision (il avait importé une provision de grains de France) ont été les fondements de l’agriculture en Nouvelle-France.
Il ne serait pas exagéré de dire que c’est en grande partie grâce à lui que les colons français ont pu commencer à s’installer à Québec pour de bon.
liens utiles
Une contribution du Nouveau Monde à l’Ancien Monde
www.cfqlmc.org
HÉBERT, LOUIS, apothicaire
Dictionnaire biographique du Canada