le résumé

Nous vivons entourés de lumière bleue. Émise par le soleil sous sa forme naturelle, elle l’est également sous forme artificielle par les ampoules DEL et par la plupart de nos écrans, depuis les téléphones intelligents jusqu’aux ordinateurs, en passant par les tablettes et les téléviseurs. Cette nouvelle source de lumière artificielle, désormais omniprésente à l’échelle de la planète, suscite l’inquiétude des spécialistes de l’œil, tant les optométristes, les ophtalmologistes que les chercheurs du domaine.

les détails

Lorsqu’on la perçoit, on a l’impression que la lumière bleue est blanche, alors que la couleur qui nous est visible est en fait composée de tout un spectre de couleurs : rouge, orange, jaune vert, bleu et violet. Et dans la partie non visible, il y a les ultraviolets, les rayons X, les infrarouges et les micro-ondes. La lumière bleue est essentielle à notre bonne santé. On distingue deux parties dans la lumière bleue, celle qui tire vers le turquoise, et celle qui tire vers le violet.

Le bleu turquoise

La lumière bleu turquoise peut avoir des effets bénéfiques pour le moral. On s’en sert notamment en luminothérapie. Elle permet de lutter contre les troubles de l’humeur et les dépressions saisonnières, et elle stimule la vigilance, la mémoire et les fonctions cognitives. Une étude menée en France a d’ailleurs permis de démontrer que la lumière bleue a un effet positif sur la vigilance nocturne. Elle se compare au café pour combattre la somnolence au volant.

Le bleu violet

La lumière visible ne présente pas de danger pour l’œil. C’est la partie non visible qui peut avoir un impact sur les surfaces oculaires, car en avançant vers le bleu violet, la longueur d’onde devient de plus en plus courte et c’est ce qui la rend dangereuse, explique le professeur Nicolas Fontaine de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal, tel que rapporté dans un article de Sophie Allard pour La Presse intitulé « La lumière bleue et notre santé ».

La « nouvelle lumière » DEL

En 2014, trois chercheurs japonais ont reçu le prix Nobel de la physique pour avoir inventé la lumière DEL bleue, qui permet d’avoir des éclairages blancs de haute performance énergétique. Les recherches à l’égard des DEL bleues se poursuivaient depuis les années 70’, mais on n’avait jamais jusque-là obtenu un tel rendement énergétique. En quelques années, la lumière bleue s’est retrouvée dans pratiquement tous nos appareils numériques, car elle est beaucoup moins énergivore et elle éclaire mieux. Ce grand déploiement a rapidement suscité des inquiétudes au sujet de la santé. De nombreux efforts de recherche sont déployés pour cerner les véritables risques pour la santé de cette nouvelle lumière si « écologique ».

Ce que dit la recherche sur la lumière bleue

Certaines études épidémiologiques ont conclu que la lumière bleue est un facteur de risque pour la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), la cause principale de cécité et de perte de vision sévère chez les personnes âgées. Des chercheurs français ont testé sur des rats la toxicité des ondes émises par les ampoules DEL, concluant que l’éclairage de celles-ci était effectivement toxique. Il est toutefois peu probable que cette conclusion soit transposable chez l’humain. Par ailleurs, une récente étude américaine a démontré que la lumière bleue peut détruire les photorécepteurs de la rétine.

Les effets ressentis en cas de dommage 

On peut en ressentir les effets, notamment une certaine fatigue visuelle, une sécheresse oculaire, des maux de tête. D’autres rapportent que leur vision est altérée, en raison d’un éblouissement, et qu’ils ont du mal à voir les contrastes et les détails. Si les verres protecteurs peuvent amenuiser l’inconfort ressenti, ils n’améliorent pas la vision.

La lumière bleue et le sommeil

Selon un chercheur en neurobiologie au Centre de recherche de l’Université Laval, « notre horloge biologique est très sensible à la lumière bleue ». Ainsi il n’est pas surprenant de constater, après une soirée à l’écran, qu’on a du mal à s’endormir, car la lumière bleue inhibe la production de mélatonine, surnommée « l’hormone du sommeil ». Or, on sait qu’un sommeil perturbé peut favoriser l’émergence de toute une panoplie de problèmes de santé.

Pour se protéger de la lumière bleue

  • Éviter l’utilisation d’écrans tactiles en soirée (fermer tous les écrans deux heures avant d’aller dormir)
  • Choisir des ampoules à éclairage plus chaud et opter pour une lumière chaude (jaune) et tamisée dans la chambre à coucher
  • Se tenir à une distance minimale d’un avant-bras devant une source lumineuse de la grandeur d’une feuille de papier (et plus loin si la surface est plus grande)
  • Réduire légèrement la luminosité de l’écran
  • Diminuer si possible le temps d’exposition
  • Porter des verres protecteurs si l’exposition est prolongée et fréquente (à noter que les verres filtrant la lumière bleue peuvent amenuiser l’inconfort ressenti sans toutefois améliorer la vision)
  • Ne pas fixer la lumière bleue d’éclairage
  • Éviter la lumière bleue dans les endroits et objets destinés aux enfants (veilleuse, consoles, salle de jeu, etc.).
  • Prendre des pauses selon la méthode du 20-20-20, c’est-à-dire fixer un objet ou un point situé à 20 pieds de soi pendant 20 secondes toutes les 20 minutes
  • Utiliser des gouttes en cas d’assèchement des yeux
  • Ajuster la lumière de la pièce pour éviter de forcer des yeux
les conseils du pharmacien

Le phénomène de la lumière bleue a pris une ampleur considérable il y a quelques années, au moment où elle a été intégrée dans la grande majorité de nos appareils numériques. La recherche à ce sujet n’est pas encore très avancée, mais elle semble toutefois vouloir éveiller nos soupçons. Mieux vaut être prudent, et suivre les conseils ci-dessus énoncés. N’hésitez pas à venir nous consulter, en tout temps, si vous avez des questions.

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