le résumé

Les cas de chlamydia et de gonorrhée sont à la hausse au sein de l‘ensemble de la population, encore plus chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Sachant que les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) augmentent le risque de transmission et de contraction du VIH, la prévention de ces deux infections est plus que jamais une priorité. L’usage systématique du condom et les dépistages réguliers demeurent les meilleures façons de se protéger.  

les détails

On assiste à ce que certains qualifient de réelle explosion des ITSS, un véritable « problème de santé publique ». En tête, la gonorrhée, qui a connu une progression de plus de 50 % entre 2010 et 2014 (+ 66,3 % chez les hommes) — chez les HSH, on estime une augmentation de 644,3 % (174 à 1121 cas). Pour la même période, la chlamydia, qui touche, dans l’ensemble, les femmes plus que les hommes, a vu son taux d’incidence général augmenter de 29 %, et de 46 % chez les hommes — chez les HSH, de 479,6 % (157 à 753 cas).

Cette conjoncture préoccupante serait liée à des changements dans les comportements sexuels, aux rencontres en ligne, et à un relâchement dans l’usage du condom.

La disparition de la peur… une bonne chose ?

Les avancées médicales ont radicalement transformé la qualité et l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), allant jusqu’à réduire les risques de transmission du VIH à quasi-nuls, grâce aux traitements antirétroviraux (ils rendent la charge virale indétectable) et à la PrEP (qui offre une protection supplémentaire contre le VIH).

Pourrait-on aller jusqu’à dire qu’il résulte de ces percées scientifiques un laxisme quant à la prévention des ITSS, puisque, comme le titrait si bien un article du quotidien La Presse en mai 2015, « le sexe ne rime plus avec peur » ? En partie, fort probablement. On ne répètera jamais assez que si la PrEP (qu’il est recommandé d’utiliser en combinaison AVEC les autres méthodes de prévention, comme le condom et les dépistages réguliers) offre une protection contre le VIH, elle ne protège en rien contre les autres ITSS.

La chlamydia

Il s’agit de l’ITS bactérienne la plus fréquente au Canada. Souvent asymptomatique, la chlamydia est fréquemment transmise par des personnes qui ignorent qu’elles sont infectées. Lorsqu’il y a des symptômes, ceux-ci surviennent de 2 à 6 semaines après la transmission : pertes ou saignements vaginaux, écoulements anormaux par le pénis ou l’anus, picotements ou sensation de brûlure en urinant, et douleurs aux testicules ou près de l’anus. Les traitements sont très efficaces, éradiquant totalement l’infection. Les complications en cas de non-traitement sont sérieuses, d’où l’importance de dépistages réguliers chez toutes personnes actives sexuellement (au moins une fois par année, plus selon l’activité sexuelle et la prise de risque). Il est possible de contracter la chlamydia plusieurs fois dans sa vie. 

La gonorrhée

La gonorrhée est une infection qui est souvent asymptomatique chez les femmes, mais qui en général présente des symptômes chez les hommes qui sont sensiblement les mêmes que ceux de la chlamydia, sauf qu’ils surviennent peu de temps après la transmission (de 2 à 7 jours). Comme la chlamydia, on peut la contracter à plusieurs reprises, et les complications d’une gonorrhée non traitée peuvent être sérieuses. Notons que la gonorrhée suscite une certaine inquiétude, car certaines souches de la bactérie Neisseria gonorrhoeae se montrent résistantes aux antibiotiques.

Chlamydia et gonorrhée, souvent colocataires

Tellement que le dépistage pour la chlamydia est presque toujours accompagné d’un test pour la gonorrhée, et vice-versa.

Danger : VIH + ITSS

La chlamydia et la gonorrhée augmentent le risque de contracter ou de transmettre le VIH, à l’instar d’autres ITSS, à cause de l’inflammation des muqueuses qui fragilise les défenses naturelles et de l’envoi massif d’anticorps (dont les CD4) dans les zones infectées.

Les personnes séronégatives courent donc un plus grand risque de contracter le VIH si elles ont une ITSS, et les personnes séropositives sont davantage à risque de transmettre le VIH si elles ont une ITSS.

Les statistiques nous disent que les HSH et les PVVIH sont particulièrement affectés par les ITSS. Certains sont d’avis que ce phénomène s’explique par le fait que ces populations évoluent dans des réseaux sexuels plus restreints, créant un milieu où les ITSS et le VIH se renforcent entre eux — l’un augmentant les risques de contraction des autres, et vice-versa. Il en résulte non seulement un accroissement des cas d’ITSS, mais également le développement de souches plus pernicieuses ou plus résistantes aux médicaments.

les conseils du pharmacien

L’augmentation des cas d’ITSS chez les PVVIH, comme au sein de la population en général, est majoritairement liée à une certaine recrudescence de comportements à risque.

Il est si simple de se protéger : un dépistage régulier selon l’activité sexuelle et l’utilisation systématique du condom demeurent les meilleures façons de ne pas contracter d’ITSS, surtout lorsque celles-ci sont asymptomatiques et que les « porteurs » ignorent qu’ils en sont atteints. 

En cas de doute suite à un rapport sexuel non protégé, n’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien qui saura vous guider vers la ressource appropriée. 

liens utiles

Entre caresses et baisers, une ITS s’est faufilée… Il faut en parler
Ministère de la Santé et des Services sociaux (brochure)

Les infections transmissibles sexuellement : quel rôle jouent-elles dans la transmission du VIH?
Catie

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